Heureux hasard
Dénudé aux dernier degré de sa blondeur
L'adolescent prodige oui l'astral orpailleur
Qui un soir triompha dès son entrée en scène
Poète aux yeux d'azur un petit rien "sadien"
Dont les rayons d'amour flagelleraient les femmes
Sauf les belles en marbre il n'est pas si infâme
Que le dit la rumeur malsaine au quotidien
Ô artiste assoupi flûte au vent sans défense
Ta peau cuit au soleil déplace-toi passif
Expérimentateur imprudent et naïf
Tes mots résistent mieux que ta chair aux offenses
Étalage alléchant de viandes d'amour
Allongées sur le ventre ou sur le dos tatouées
Parfois toujours huilées toutes bien espacées
Ce quai est un marché clandestin en plein jour
Morceau de choix ton corps l'est pour tous d'évidence
Tes vers ta poésie la magie de tes mots
Ne comptent pas du tout pour les chasseurs homos
Pour moi si or voilà que j'entre dans la danse
Ainsi au lieu d'aller et venir comme d'autres
Je fonce vers ma cible avec un air aimable
Ainsi tu ouvres l’œil pendant que je me vautre
Involontairement à tes pieds adorables
Dommage qu'il n'y a pas d'herbe me dis-tu
Ah le Guadalquivir, ses berges bucoliques
Les beaux rameurs glissant sur l'eau leur grâce antique
Et nous deux feuilletant des revues dont Têtu
À Séville en avril souviens-toi les oranges
Partout sur les trottoirs dans les jardins les cours
Tombent des arbres une à une aux alentours
Mais pas sur notre tête il est vrai c'est étrange
Comme il fait bon se perdre en la douce clarté
De quelque tortueuse et austère ruelle
Où peut se deviner derrière une belle
Et lourde porte en bois l'âme d'une cité
Que par un résident la porte soit ouverte
Et l'on aperçoit un court vestibule orné
D'azulejos clos par la grille en fer forgé
Qui s'efface à la vue d'une autre découverte
À travers les barreaux parait un patio
Ombragé et fleuri avec luxuriance
Paisible comme un cloître et notre insouciance
Sur lequel de jolies galeries en mal d'eau
Plongent parachevant un tableau idyllique
Il n'y manque que toi et moi nous enlaçant
Le romantique amour à vrai dire est lassant
L'idéal est trompeur et l'amant alcoolique
Ce n'est plus le cas dis-je éprouvant un remord
Que dis-tu là allons c'est encore un mensonge
Et puis zut on s'en fout changeons de fleuve en songe
Vois une caravelle attend montons à bord