vraiment ?
A mon humble avis, ce n'est pas parce que un jeune allemand de dix-sept ans aa tué quinze personnes dans son ancien établissement scolaire et dans deux autres lieux des environs de Stuttgart avant de se donner la mort que l'on est en droit de se permettre de dire tout et n'importe quoi sur la jeunesse d'outre-Rhin et son éducation déclarée péremptoirement trop permissive comme je l'ai lu sur le commentaire suivant à un billet consacré à ce fait divers dans le blog de l'avocat général Philippe Bilger "justice au singulier" :
"on est en droit
de se demander si la
récurrence de tels actes n'indique pas également quelque chose de plus
fondamental. Depuis l'après-guerre, ce pays plus qu'ailleurs s'est targué
d'offrir à sa jeunesse le
privilège de l'émancipation et de l'autonomie.
Lors de mes années lycée (il y a à peine quinze
ans), mes camarades de
classe avaient tous pu mesurer la désinvolture et l'insoumission des lycéens
allemands, à tel point que nos professeurs ont avoué leurs claires
préférences pour les auditoires
d'élèves français. Certains jeunes
poussaient à un tel degré leur volonté de s'affranchir de toutes
conventions
qu'ils venaient pieds nus en cours. Même l'organisation des rythmes scolaires
tente de
correspondre à cet objectif de l'épanouissement de l'âge heureux,
avec des journées d'études qui se
terminent en début d'après-midi pour
offrir du temps aux loisirs, aux arts et aux sports.
Pourquoi pas, mais en
exaltant l'idéal d'une jeunesse autoconstruite et libre de trouver ses
propres déterminations ou d'inventer son propre destin, il existe le risque
que des individus
encore inaccomplis et incertains d'eux-mêmes fassent
l'expérience d'une détresse insoutenable en ne
sachant pas trouver leur
place, au point de verser dans la haine et le désir d'autodestruction. Les
promesses de réalisation de soi et de plénitude de vie aboutissent alors à
leur exacte négation."
J'ai déjà entendu ses antiennes quand j'étais lycéen à Strasbourg justement à propos d'un établissement de Stuttgart avec lequel nous avions des échanges réguliers ... mais cela remonte à plus longtemps, une époque plus paisible en France comme en Allemagne, d'où j'en viens à me demander s'il ne s'agit pas d'une image d'Épinal. J'aimerais bien qu'un de mes lecteurs-blogueurs allemand, Nils pour ne pas le citer (tournure de langage pratique en français pour citer quand même quelqu'un) nous apporte ses lumières puisque il a fréquenté il n'y a pas si longtemps une de ces "Realschule" où le laxisme est parait-il tel que, comble de la "désinvolture" et de "l'insoumission", - des adolescents se permettent d'aller en cours pieds nus et allez savoir peut-être aussi torse nu !