une date oubliée
Aujourd'hui vu la richesse de l'actualité personne ne l'a mentionné mais il y a quarante ans, le président Charles de Gaulle lançait son célèbre "Vive le Québec libre!", une phrase qui au delà de "la belle province" a provoqué beaucoup d'émoi alors. il faut dire que cet anniversaire ne suscite pas davantage d'interet au Québec. Pour preuve Aucune cérémonie n'était prévue ce mardi pour célébrer le quarantième anniversaire de cette déclaration. Et même les indépendantistes
du Parti québécois, aujourd'hui dans l'opposition, n'ont rien planifié pour célébrer une déclaration qui avait pourtant contribué à l'essor de leur cause.
Pour rafraichir les mémoires je rapelle que Le 23 juillet 1967, le général de Gaulle avait entamé une visite au Canada en préférant la ville de Québec à la capitale Ottawa, qui célébrait alors le centième anniversaire de la confédération canadienne.
Le lendemain, du haut du balcon de l'hotel de ville de Montréal, devant plus de 15.000 personnes, le président français compara l'enthousiasme de l'accueil
de la population à l'atmosphère de la "libération" en France et fît l'apologie de "l'immense effort de progrès" du Québec.
Son discours s'acheva par un "Vive Montréal!", suivi d'un "Vive le Québec!", puis, après une brève pause, il enchaîna : "Vive le Québec libre!", quatre mots
qui soulevèrent la foule, mais qui lui attireront les foudres du Premier ministre canadien de l'époque, Lester B. Pearson.
Lorsque j'ai eu l'occasion d'écouter ce passage heureusement enregistré du discour je me suis demandé si de Gaulle avait prévu cette formule ou s'il avait été porté par l'enthousiasme populaire car il donnait l'impression d'hésiter entre "vive le Québec ..." et "... libre" comme s'il s'était dit j'ose ou je n'ose pas. Mais de toute façon le contenu du discour était déjà en lui-même une provocation vis à vis de la confédération canadienne.
Quarante ans plus tard et après deux référendums le Québec n'est toujours pas "un pays" comme on dit là bas (avec l'accent)alors qu'en Europe tant d'Etat comme la Lettonie de mes ancêtres paternels ont ressurgi des limbes, mais eux avaient à se libérer de "la prison des peuples".